Il veut m'entraîner dans un hôtel.

Son désir est de m'obliger à garder un gros gode serré dans le cul tandis qu'il se déchaînerait à coup de ceinture. Son plaisir, de m'entendre étouffer mes cris. Je me demande ce qui a pu lui laisser penser que, dans le respect du gîte, je me garderai de manifester bruyamment les humeurs de ma douleur.

Dans un hôtel, lieu étranger où je le suis tout autant, je n'ai aucune retenue. Je suis une anonyme, au contraire de mon domicile où je croise mes voisins. À l'hôtel, je crie, je hurle, je gueule, je miaule, je feule, je gronde, je rugis, je stridule, je m'égosille, j'effraie, je mugis, je m'époumone, je glapis. Et j'en oublie. Je m'exprime, en somme. Et j'en profite.
Par pourvouservir - Publié dans : réflexions
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