Quiétude de me remettre entre ses mains, entre ses liens. La jouissance de mon corps devenait sienne. Mes mots (criés ou pleurés ou murmurés) étaient ceux qu'il avait envie que je dise et qui fusaient, ordonnés par ses impulsions, scandés par ses pulsions. Mes rires, mes soupirs, mes prières également.

Sérénité de voir mes pensées tourbillonner sans aucun sens, m'envoyant des images écarlates comme un soir de fête, déchirant de leur lumière bordélique mes yeux clos, tournoyant tant et plus que j'en perds la tête, tandis que mes sens s'affutent.

Calme sous la douleur qui me remplit, me nourrit, me surprend, m'attise, m'aiguise, qui m'aspire dans sa spirale vicieuse et délicieuse, que j'essaie d'apprivoiser, à la rencontre de quoi je vais, qui est immédiatement suivie d'une bouffée de volupté mouillée.

Lui appartenir ? Je ne sais pas. Je ne crois pas cela possible. Gardons raison. Mais ne plus m'appartenir, ça oui, j'en suis sûr. Redevenir ce que je n'ai jamais été et que je ne peux donc nommer. Ni enfant, ni animale, même si ça peut y ressembler.

Par pourvouservir - Publié dans : réflexions
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