Depuis combien de temps l’avait-il mis dans cette position ? Pouvait-il être plus à sa merci qu’ainsi, attaché, les yeux bandés, nu, écartelé? Pourquoi ne revenait-il pas ? Et quelle avait été cette allusion à des inconnus qui aimaient se repaître de soumis dépravés?
Mais quelle était donc cette chaleur qui envahissait son ventre? Sentait-il vraiment des gouttes lentement couler le long de ses cuisses?
Comment était-il vraiment arrivé à ce stade de la débauche? Grace à son Maitre, à cause de de son maître, ou à cause de lui-même?
Voulait-il vraiment que des inconnus, des hommes au sexe dressé, entrent dans cette pièce et le voient ainsi, totalement indécent, à leur merci, mais aussi qu’ils le voient pantelante, le sexe
dégoulinant?
Voulait-il vraiment que ces images qui tournaient dans sa tête, de plus en plus vite, de plus en plus fort, images brouillonnes de mains sur son corps, de cheveux tirés, de doigts dans sa bouche,
de gifles sur son corps, sur son visage, de fouet sur son dos, ses fesses, son ventre, ses pectoraux, ses tétons, de pénétrations multiples, d’orifices investis, de corps secoué par l’assaut de
membres turgescents, deviennent réalité?
Et son Maître entra, et il fit entrer des hommes. Certains semblaient à leur aise et souriaient, d’autres étaient intimidés par la situation. Le Maître s’approcha de sa chose, le saisit par un
téton avec une certaine brusquerie, il fit quelques remarques sur son corps, sur certaines parties qu’il aimait particulièrement, sur d’autres qui étaient aptes à donner du plaisir aux hommes.
Tout en parlant, il le tenait toujours par ce téton, un peu comme il l’aurait tenu par une laisse, et il secouait et faisait lentement balancer son corps en un mouvement qui suivait le rythme de
sa voix.
Et cela fit sourire certains, et en choqua d’autres, on pouvait le voir à leurs yeux agrandis. Puis il le gifla violemment en empoignant en même temps ses couilles pour empêcher son corps de
tourbillonner pendant qu’il se remettait à le gifler. Puis il lâcha le petit sac a foutre de son soumis pour le laisser tourner d’un côté ou de l’autre au gré de ses claques qui résonnaient dans
la salle.
Il demanda alors aux hommes de s’approcher et de profiter de ce corps qu’il leur offrait pour son plaisir à lui, pour le leur, et pour celui du batard aussi, affirmait-il. Des mains s’emparèrent
de son corps, de plus en plus de mains, investissant chaque centimètre carré de peau.
Et l’on pouvait dire que, littéralement, son corps ne lui appartenait plus.
Puis il fut fouetté, surtout sur le dos et les fesses qui se couvrirent de marques rouges de plus en plus nombreuses, alors qu’il poussait de délicieux gémissements mêlés d’un soupir, presque à
chaque coup. La tête se rejetait alors en arrière pour permettre au corps de se tendre, afin qu’il aide à la diffusion de la douleur.
Cela lui donnait une pose magnifique, absolument émouvante, expression de la détresse d’un corps maltraité, expression aussi d’une sensualité animale à l’état le plus
pur.
Et les mains reprirent possession de ce corps maintenant rougi, elles investirent les chairs et s’invitèrent d’elles-mêmes dans les places les plus intimes.
Puis on joua sur les poulies et on descendit un peu le mécanisme afin d’ajuster la position du soumis. Les hommes se succédèrent en lui. Une bouche et un cul accueillant recevait tous les
honneurs de ces hommes dont le seul besoin était de jouir sur lui. Son corps fut secoué, de coups de butoir, mais aussi de spasmes provenant d’une source encore plus profonde en lui, d’un endroit
qu’il ne connaissait pas jusqu’alors mais qui irradiait de lames indéfinissables, d’ondes de plaisir, puisqu’il fallait bien les appeler comme cela.
A la fin, les hommes se retirèrent un à un, seul le Maître resta avec un ami fidèle qui délia les poignets et les chevilles du soumis alors que son Maître l’avait arrimé à lui en la serrant
contre son corps avec fermeté mais aussi avec une infinie tendresse. Il lui glissait tout doucement des mots et des phrases dans ses oreilles, et il l’arrimait à son cœur aussi fermement qu’il le
faisait à son corps. Il se sentit flotter dans l’espace, esprit à peine accroché à son corps rassasié, serpentant comme un dragon merveilleux et translucide dans d’étranges limbes au-delà du
réel, au-delà du paradis ou de l’enfer...
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